mercredi 11 décembre 2013

"La Désolation de Smaug" : les impressions à chaud de David


Après un an d'attente le deuxième épisode du "Hobbit" montre enfin le bout de son nez. Dire qu'il était attendu au tournant est un doux euphémisme tant ce film cristallise les espoirs de nombreux fans aussi bien des romans que des films de Peter Jackson, voire des deux. Le fait que Smaug soit enfin dévoilé n'y est pas étranger.

Ce film est-il la grosse claque que l'on attendait ? La réponse est globalement "oui". "Globalement" car , ce volet de la saga souffre tout de même de quelques défauts, pas suffisants tout de même pour gâcher notre plaisir.

Avant de débuter ma critique, je tenais à préciser ici que cette dernière est basée sur la version 3D HFR française du film. Elle sera divisée en deux parties : les points positifs puis les points négatifs.


Les points positifs

L'ambiance :  


Certains avaient reproché à "Un Voyage inattendu" d'avoir le cul entre deux chaises, Peter Jackson essayant de marier le registre du conte, propre au "Hobbit" à celui plus épique du "Seigneur des Anneaux", sans jamais vraiment y parvenir.
Cette fois-ci, et comme on pouvait s'y attendre, l'ambiance est dans l'ensemble beaucoup plus sérieuse et sombre et ce d'entrée de jeu, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Les décors et paysages :


Encore une fois le cinéaste nous sert des panoramiques juste magnifiques : montagnes, plaines, forêt... Pour ceux qui en doutaient encore, la Nouvelle-Zélande et ses paysages variés et grandioses est l'endroit idéal pour retranscrire toute la majesté de la Terre du Milieu.


Les décors ne sont d'ailleurs pas en reste. Je suis resté scotché devant la beauté de la demeure de Beorn et ses abords respirant le bucolisme, un endroit simple mais chaleureux, rappelant par certains aspects Cul-de-Sac. 

Je me suis senti oppressé par l'aspect étouffant et planant de la forêt de Mirkwood puis me suis abîmé en contemplation devant la magnificence de la forteresse de Thranduil, inspirée de toute évidence par Menegroth, la place forte de Thingol dans "Le Silmarillion".


Je suis resté pantois devant la splendeur d'Esgaroth, un subtil mélange entre Bree, sans l'ambiance glauque, et Venise pour le côté ville lacustre.





Le rythme :


C'est bien simple, on ne voit pas passer les 2h41 que dure le film, ce qui est plutôt bon signe avouons-le. Les scènes se succèdent à un rythme effréné, tout en conservant une bonne lisibilité et ce sans pour autant provoquer de lassitude.
Là où "Un Voyage inattendu" adoptait un rythme linéaire, le spectateur assistant aux aventures de la Compagnie et uniquement de la Compagnie, dans "La Désolation de Smaug" le scénario se divise en plusieurs embranchements se déroulant en parallèle, à l'instar de ce qui avait été fait dans "Le Seigneur des Anneaux" à partir des "Deux Tours".

Les nouveaux personnages :


Ce nouvel épisode introduit son lot de nouveaux protagonistes : Thranduil, à la fois froid et majestueux, là où les représentants de la race elfe que nous connaissions jusqu'à présent étaient des exemples de sagesse. Le personnage est de plus cupide, arrogant et impulsif et, ce qui ne gâche rien, extrêmement charismatique. Dommage qu'il ne soit au final que très peu présent dans le film.


Bizarrement on se prend rapidement de sympathie pour les personnages du Maître du Lac et Alfrid. Le premier rappelant les rois français pour son côté à la fois poisseux et pomponné d'une part et son côté grandiloquent et grotesque d'autre part. Le second étant un croisement entre Grima et Emmanuel Chain.



Bard quant à lui est beaucoup plus développé que dans le roman (en même temps ce n'était pas bien compliqué). Les scénaristes lui ont inventé tout un background, une famille notamment. Rassurez-vous, même si les enfants de l'archer sont mis à contribution, ils sont loin de voler la vedette à ce dernier. La sagacité dont fait preuve Bard lors de sa joute verbale avec Thorin, la battle diront certains, est juste admirable.




Qu'en est-il de Tauriel et Beorn, deux personnages décriés et suscitant une vive appréhension chez les fans et donc très attendus au tournant ? Finalement il ne s'en sortent pas si mal. 

Pour la première vous vous attendiez certainement au double féminin de Legolas ? Figurez-vous que ce n'est pas vraiment le cas. Bien sûr on n'échappe pas aux roulades, glissades et autre doubles back flips, mais force de constater que Tauriel est bien plus subtile que l'on ne pouvait l'imaginer au premier abord. Alors que Thranduil, et dans une moindre mesure Legolas, se complaisent dans une politique isolationniste, la jeune Elfe, d'un naturel plus altruiste et plus sage, désire prendre part aux événements extérieurs n'hésitant pas à défier les ordres de son Roi pour cela.



Je l'ai même (on va peut-être me traiter d'hérétique) largement préféré à Legolas, car, oui, Tauriel, en plus d'être très jolie, est un personnage très attachant.

Concernant le changeur de peau ? En fait, le problème venait de son design sous sa forme humaine, du moins du peu que l'on avait pu en voir via les visuels. Certains avaient été jusqu'à le comparer au "Loup du campus". Qu'en est-il dans les faits ? Plus de peur que de mal ! Le personnage passe très bien une fois à l'écran, son maquillage retranscrit parfaitement son côté bestial. Une autre inquiétude provenait du manque de carrure du personnage (toujours basé sur les rares photos dévoilées), inquiétude qui disparaît rapidement, la perspective aidant, le métamorphe paraît bel et bien colossal en comparaisons des Nains et même de Gandalf.

Smaug :


Comment parler du deuxième volet de la franchise sans faire référence au dragon ? Sans exagération aucune, le film vaut le détour pour Smaug à lui seul. La créature était attendue au tournant par tous les fans hystériques et Weta ne nous a pas déçu.
N'ayons pas peur des mots, Smaug est une pure réussite ! L'équipe de Joe Letteri a su traduire à l'écran toute la magnificence du dragon et l'impression de gigantisme qui s'en dégage. Le grand ver a été travaillé dans les moindres détails, jusque dans sa couleur, un brun au subtils reflets cuivrés qui correspond à la vision d'Alan Lee. Son regard, et plus généralement ses expressions faciales, couplés à la prestation vocale de Bénédict Cumberbatch, retranscrivent parfaitement toute la vilenie de la bête.



Peter Jackson nous a d'ailleurs concocté une longue scène d'action (30 minutes au bas mot) pour rendre hommage au dragon. Attendez-vous à du lourd les amis ! Tout simplement jubilatoire !


Les points négatifs

Abordons à présent les choses qui fâchent, car, oui, le film souffre tout de même de quelques défauts, que je vais détailler ci-dessous.

Le montage :


Le premier, et non des moindres, concerne le montage du film, que l'on pourrait qualifier de "montage de boucher". Effectivement, on la nette impression que certaines scènes ont été anormalement écourtées ou, pire, ont carrément disparues.

Alors que l'on s'attendait à apprendre ce qu'il était arrivé à Thrain après la Bataille d'Azanulbizar, j'ai été surpris de constater que le personnage n'apparaissait tout simplement pas dans le film. Philippa Boyens nous avait pourtant promis le contraire lors d'une interview. Un comble lorsque l'on sait qu'à la base les scènes montrant la rencontre entre le père de Thorin et Gandalf devaient déjà figurer dans "Un Voyage inattendu".



Autre passage manquant, celui ou Beorn interroge un Orc et un Wargs. Le changeur de peau n'apparaît d'ailleurs que très peu à l'écran, alors que Peter Jackson avait annoncé que le personnage serait plus étoffé que dans le livre. On avait même pu voir des sets Lego, le montrant combattre à Dol Guldur.

Deux scènes se déroulant à Mirkwood manquent aussi à l'appel. La première est celle du cervidés blanc, que l'on avait pu apercevoir dans de nombreux journaux de productions.

La seconde est celle ou Bombur chute dans la rivière enchantée et est transporté inconscient sur une civière de fortune par ses compagnons affamés et éreintés, scène dont on avait pu apercevoir quelques plans dans des journaux de production.



La dernière est celle ayant lieu dans la crypte des Nazgûl dans les Hauts Monts où nous n'avons même pas eu l'occasion de voir les tombeaux des Neuf ouverts.

De manière générale, j'ai la nette impression que Peter Jackson et Jabez Olssen ont vite expédiés toute la partie du film se situant avant l'apparition du dragon pour justement mettre à l'honneur ce dernier, dommage que cela se fasse au détriment du reste du film.... Quelque chose me dit cependant que l'ont risque de retrouver ses passages manquant dans la version longue qui, pour le coup risque d'être conséquente.


Legolas :


Oui, je pars avec un "léger" a priori concernant ce protagoniste  puisque, j'avoue, je ne l'ai jamais vraiment apprécié.

Vous trouviez la partie de surf sur bouclier à la Bataille du Gouffre de Helm ou encore le passage où Legolas se farcit seul un Oliphant lors de la Bataille des champs du Pelennor un peu too much à votre goût ? Eh bien, vous n'avez encore rien vu.
Cette année le blondinet aux cheveux longs remet en jeu son titre de personnage le plus "whatthefuckeste" du cinéma et transforme l'essai haut la main. Son entrée en scène à grands renforts de descente à la Tarzan le long de fil d'araignée et de glissades donnent d'emblée le ton et encore ceci n'est rien en comparaison de ses "exploits" lors de la scène des tonneaux. Je n'ai pu m'empêcher de pousser des "Tsssssss !", des "Pffffffffff !", des "Rolalala !" et autres onomatopées du même acabit.  



Voilà, je pense avoir fait le tour. Bilan : même si "La Désolation de Smaug" est imparfait, il reste un très bon film, largement au-dessus du premier épisode et, tout porte à croire que le dernier volet de la trilogie sera encore bien meilleur, un véritable feu d'artifice pour conclure en beauté la saga.

David

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